Laurine H., à noté
Elle en a vu défiler, des gourmands, la vieille église des Cordelier.
Car dès 1857, dans l’euphorie des bâtisseurs du Second Empire, s’élevèrent sur l’emplacement d’un ancien théâtre, ce qui allait devenir pendant plus d’un siècle, les Halles de Lyon.
Du matin au soir, avec juste une pause en début d’après-midi, c’était au quotidien l’affluence des grands jours pour voir et acheter tout ce que la région produisait en gibiers, poissons de lac et de rivière, fruits, légumes, charcuteries, fromages…
Tout autour de cette « cathédrale de fer et de verre », le monde se refaisait dans les nombreux bouchons qui tenaient table ouverte dès les premières heures du matin.
Parmi eux, dès 1934, un certain André Brunet proposait des escargots, des moules, des charcuteries de campagne et des consommations « de premier choix ». Comme indiqué sur la petite carte qu’il distribuait généreusement aux chalands.
Sous la pression démographique galopante et devant les nouveaux impératifs de l’urbanisme, les Halles des Cordeliers ont disparu.
Heureusement, de cette époque révolue, il reste un témoignage vivant, bien vivant, même : « Brunet ».
Le patron d’alors est parti au paradis des mâchons et Gilles Maysonnave coule des jours heureux, Benjamin Baldassini se veut le digne successeur d’une tradition culinaire qui respecte les vrais et bons produits.
Dans le décor de faïence de style années 30, c’est la même ambiance caractéristique des lieux qui ont une âme, avec le cliquetis des couverts et le ballet ininterrompu de vins régionaux.